Déliberation: alliance f salue le fait qu'à l'avenir, les rentes de survivant·e·s ne dépendront plus du sexe, mais du travail d'assistance fourni

On se souvient qu'un père de famille veuf s'était battu auprès de la Cour européenne des droits de l'homme pour obtenir une rente de survivant équitable entre les genres – avec succès. Le Conseil fédéral est à présent sur le point d'entamer la révision de la loi correspondante. Celle-ci prévoit de traiter les veuves et les veufs sur un pied d'égalité sur le plan financier : à l'avenir, toute personne ayant des enfants de moins de 25 ans aura droit à une rente de veuve ou de veuf, indépendamment de son genre et de son état civil.

alliance F salue cet effort – c'est un pas de plus vers l'égalité entre hommes et femmes et reconnaît en même temps la responsabilité et la charge accrues des parents. Néanmoins : 

Dans notre réponse à la consultation, nous demandons que la rente transitoire de deux ans prévue soit portée à cinq ans au maximum lorsqu'une veuve ou un veuf ayant des enfants de plus de 25 ans a fortement réduit son activité professionnelle au profit du travail familial. Car c'est surtout pour les mères que la réinsertion dans le monde du travail peut être difficile après une pause de plusieurs années. Les mères continuent de fournir une grande partie du travail non rémunéré de garde et d'éducation des enfants et subissent de lourdes pertes en termes de revenu professionnel et de retraite. 

Ce cas le démontre une fois de plus : de meilleures conditions-cadres permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle sont nécessaires de toute urgence : si la législation et la jurisprudence suisses prennent de plus en plus de distance par rapport au modèle du mariage pourvoyeur de soins – ce qu'il faut saluer –, l'État doit également créer les conditions-cadres pour qu'un modèle plus égalitaire pour les parents d'aujourd'hui et une sécurité d'existence financière individuelle pour les mères comme pour les pères soient réalisables et possibles.