Alliance F dit oui à la réforme de la LPP lors de l’assemblée des déléguées

communiqué de presse, 21 avril 2024


Les déléguées de l'Alliance des organisations féminines suisses – alliance F – ont décidé samedi à Berne, par 81 voix contre 15, de dire oui à la réforme à venir de la prévoyance professionnelle. Elles ont ainsi suivi la recommandation du comité exécutif. 
 

Dans l'aula du PROGR à Berne, les déléguées d’alliance F, l'organisation faîtière des femmes, ont décidé samedi 20 avril, lors de leur 124e assemblée des déléguées, de dire oui à la réforme de la LPP. Cette décision a été prise par 81 voix contre 15 et 0 abstention après un débat nuancé et approfondi sur les avantages et les inconvénients du projet, et après avoir également pris en compte la possibilité de laisser la liberté de vote.  

 Auparavant, les coprésidentes d'alliance F Maya Graf et Kathrin Bertschy avaient développé les arguments du comité en faveur de la réforme, la directrice adjointe du secrétariat de l'Union syndicale suisse (USS), Gabriela Medici, représentait le camp du non sur invitation. Le peuple se prononcera probablement en automne sur le projet de réforme LPP.  

 Maya Graf a déclaré dès le début de son intervention : « Il s'agit d'un compromis, mais qui représente un grand progrès par rapport à aujourd'hui ». Grâce à la réforme, l'erreur de système de la déduction de coordination fixe peut enfin être éliminée, ce qui est une revendication d’alliance F depuis plus de 30 ans. En plus d'une rente plus élevée, notamment pour les employé·e·s à temps partiel et les personnes à faible revenu, la réforme permettrait à beaucoup plus de femmes d'être assurées en plus contre l'invalidité.  

 Kathrin Bertschy a ajouté : « Il y a 8 ans, vous nous avez donné à l'unanimité dans cette salle le mandat de supprimer cette déduction de coordination, et si cette chance n’est pas saisie maintenant, nous louperons une occasion qui ne se représentera pas de sitôt ». Dans leur exposé, Kathrin Bertschy et Maya Graf ont également fait référence à l'étude réalisée par BSS Volkswirtschaftliche Beratung à la demande d'alliance F. L'analyse publiée en mars montre qu'en fin de compte, les femmes font partie des gagnantes de la réforme, en prenant en compte le travail à temps partiel qui est désormais nettement mieux assuré.   

 Gabriela Medici a expliqué pourquoi, selon elle, les déléguées devraient rejeter la réforme. Lors de sa présentation, elle a souligné ce qu'elle considère comme un problème fondamental dans le 2e pilier : « Les rentes des caisses de pension baissent depuis des années ». De plus, il n'y aurait pas de compensation du renchérissement. Les caisses de pension ne sont donc pas la bonne solution pour faire face aux rentes de vieillesse toujours plus basses des femmes. Gabriela Medici a certes reconnu que le désavantage actuel du temps partiel serait en partie éliminé par la réforme, mais les revendications légitimes des femmes ont été assorties d'un projet de démantèlement, avec la baisse du taux de conversion. 

 Lors du vote qui a suivi, les déléguées présentes ont suivi la recommandation du comité exécutif en faveur du oui. Elles ont rejeté la proposition de liberté de vote présentée sur place.  

 

Fraîchement sorti de presse – le nouveau programme d'avenir de l'alliance F   

Ce samedi, les déléguées d’alliance F ont également approuvé le nouveau programme de législature de l'alliance F en matière d'égalité. Ce programme d'avenir féministe constitue le document de base pour le travail de l'association au cours de la nouvelle législature 2023-2027. La coprésidente Maya Graf déclare à ce sujet : « Le plan en huit points sera la boussole de notre travail politique au cours des prochains mois et des prochaines années, et sera porté au Palais fédéral par notre force concentrée et non partisane. Car c'est là que seront posés les jalons d'un avenir égalitaire ! ». Quant à Kathrin Bertschy, elle fait la déclaration suivante : « Nous nous engageons à faire beaucoup, car il y a beaucoup à faire ! La Suisse doit faire avancer l'égalité avec courage pour renforcer les femmes – 50 % de notre population – dans leur diversité. L'égalité ne se fait pas toute seule, il faut des mesures concrètes et des moyens pour y parvenir ! ».   

 Après la discussion et quelques amendements adoptés lors de l'AD, le programme sera finalisé dans les prochaines semaines. Les points les plus importants sont les suivants :  

  1. Nous nous engageons pour un congé parental, un accueil extra-familial des enfants abordable et pour l'imposition individuelle afin que les femmes puissent utiliser leur potentiel économique.    

2. Nous voulons un salaire égal pour un travail de valeur égale, une meilleure déduction de coordination dans la LPP, une meilleure protection économique pour les femmes professionnelles dans l'artisanat et les PME.   

3. Nous renforçons les connaissances financières des femmes afin qu'elles prennent des décisions plus autonomes.   

4. Nous voulons les mêmes droits pour toutes les femmes en matière de procréation médicalement assistée.    

5. Nous élaborons une approche des technologies qui favorise l'autodétermination et l'égalité des chances pour les femmes au lieu de les restreindre   

6. Nous voulons une meilleure représentation des sexes dans les professions MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles, technique). 

7. Nous voulons une politique étrangère et de sécurité qui s'appuie également sur l'expertise et les compétences des femmes et de la société civile féminine.  

 

Élections de nouvelles membres au comité exécutif 

Lors de la 124e assemblée des déléguées d’alliance F, le comité exécutif ainsi que la présidence ont également été renouvelés dans leurs mandats pour les deux prochaines années. L'ancienne conseillère nationale grisonne et politicienne du PS, Sandra Locher Benguerel, ainsi que l'ancienne députée bernoise et femme du Centre, Alexandra Perina-Werz, ont, quant à elles, été nouvellement élues à l'unanimité et sous les applaudissements. Les coprésidentes sortantes, la conseillère aux États Maya Graf (Les Vert·e·s) et la conseillère nationale Kathrin Bertschy (PVL), ainsi que toutes les autres membres du comité exécutif ont également été confirmées avec un brillant résultat. Hedi Luck-Fasciati et Sophie Achermann ont démissionné du comité. Hedi Luck-Fasciati a travaillé pendant 15 ans au sein du comité d'alliance F. Nous remercions du fond du cœur toutes les anciennes, les nouvelles et surtout celles qui ont quitté le comité exécutif.